vendredi 8 octobre 2010

Tante cerfeuille

Puisque le temps est à la propagation en tous genres (virus, tags, concours), je réponds à Maman Funky qui me demande d'avouer cinq choses justement inavouables.

La première en lien avec le titre du post:
Je suis une trouillarde de la maladie et je m'appelle Alice. Ouf.
Vous vous dites surement "comme tout le monde?", je vais donc m'obliger à vous confier jusqu'à quel point je suis la pétocheuse du symptôme.

Je me coupe: je refuse de regarder, je refuse que l'Epoux regarde. Je préfère mourir dignement dans ma cuisine d'une coupure liée à l'excès de parmesan tranché sur mes pâtes. Je préfère avoir une cicatrice jamais refermée qu'un point de suture.

Le Pouic malade? (c'est arrivé 3 fois en deux ans et encore: deux jours de fièvre sans plaintes): je regrette d'avoir enfanté, dors habillée pour le conduire aux urgences au cas où il fasse une pointe à 38°5.
J'ai même failli ne pas enfanter à cause des rendez-vous médicaux que ça impliquait. La césarienne programmée est presque tombée comme un miracle, finalement.

Si je lis (et je lis) les notices des médicaments prescrits exceptionnellement par mon médecin, je décide, que finalement c'est plus dangereux de les ingérer que de décrépir de ma maladie (aujourd'hui rhume, bronchite, angine). Du coup ça traine.

Mon médecin est conciliant. Il ne me touche plus.

Le tensiomètre est mon ennemi, il risque l'implosion si une blouse blanche me touche.
Mon remède à la phobie? un Epoux infirmier qui prend les choses en mains (prises de sang at home, tensiomètre à la clinique, soins à la cicatrice après l'accouchement etc) et une maison achetée à 5min à pieds de l'hôpital!

Evidemment, avec un tel aveu, les prochains seront bien fades...

Le second
Je suis une flippée de l'haleine. De vieux souvenirs de profs puants derrière mon épaule me rendent hyper-méga-vigilante de l'odeur que je peux dégager quand j'individualise mes corrections. Hollywood chewing-gum est mon allié le plus fidèle.

Le troisième
Quelquefois je suis jalouse. Pas une jalouse néfaste mais quelquefois j'envie celles pour qui tout semble simple: l'argent, le couple, le boulot, la maison nickel. Même si je sais que rien n'est aussi simple que ce que les blogs, les livres, magazines laissent paraitre...

Le quatrième
Je me soigne mais je suis une anxieuse à l'apparence cool. Les crises d'angoisse étaient mon lot quotidien. Aujourd'hui elles appartiennent au passé. De la sophro, du travail sur la connaissance de soi, une grosse prise de main concernant l'acceptation et on progresse. Un peu chaque jour. Le Pouic, et l'Epoux, par le simple fait d'être un Super Pouic et un Super Epoux  m'y aident beaucoup aussi.

La cinquième
Je me demande ce qui fait que ce blog qui part sans cesse dans tous les sens fait encore sur la blogo. Quelquefois je le voudrais autre. Ou divisé en deux. En trois. Ou pas du tout. J'admire les belles plumes, toutes celles qui racontent leurs lectures, leurs vies, leurs passions ou créations... et cela me motive pour tenter aussi de poster des choses dont je suis fière.

Je vous souhaite à tous et toutes un heureux week-end.

Et je passe à mon tour le relais à celles qui le voudront !

Mes quatre derniers


Présentation de l'éditeur
Haarlem, années 1630. Cornelis Van Deruick, un marchand de tissus veuf et sans le sou, décide de quitter la Hollande pour chercher fortune en Amérique. Il laisse ses quatre enfants à la garde de l'aîné, Wilhem, et leur assure la protection de Paulus van Bereysten, haut personnage de la ville, négociant en fleurs puissant et redouté. La Hollande est alors la proie d'une étrange folie : la passion des tulipes. Les variétés rares atteignent des prix extravagants et font l'objet de spéculations intenses, au point d'inquiéter les autorités. Des fortunes se font et se défont en quelques heures sur ce marché volatile où un seul bulbe de Semper Augustus - une tulipe légendaire à l'éclat sans pareil - vaut autant qu'un palais. Livrés à eux-mêmes, les enfants Deruick vont affronter un monde cynique et implacable... Basé sur un épisode historique méconnu, la " tulipomanie", où certains économistes voient une préfiguration des bulles spéculatives modernes, le roman d'Olivier Bleys restitue avec brio l'atmosphère fiévreuse des Pays-Bas de l'âge d'or. Ce récit d'une formidable vitalité est aussi un plaidoyer contre l'injustice sociale, l'asservissement des faibles par les nantis. Il se révèle alors d'une troublante actualité.
Ma lecture Elu "Coup de coeur" de mes bibliothécaires, ce livre fut une heureuse surprise et offre un total dépaysement temporel. J'ai plongé avec ravissement dans la Hollande du XVII°siècle.
Les personnages sont authentiques, attachants autant que détestables.
J'ai beaucoup aimé le style d'Olivier Bleys, auteur que je découvre.

Présentation de l'éditeur
Lorsqu'en 1847 George Sand, qui a déjà fait paraître ses plus grands romans, entreprend à quarante-trois ans son Histoire de ma vie, elle définit ainsi son futur livre°: "°C'est une série de souvenirs, de professions de foi et de méditations dans un cadre dont les détails auront quelque poésie et beaucoup de simplicité. Ce ne sera pourtant pas toute ma vie que je révélerai.°" Son modèle n'est pas Rousseau, ni d'ailleurs les Mémoires d'outre-tombe qui vont commencer à être publiés et où elle voit trop de pose et de drapé. Son ambition n'est pas d'inscrire sa vie dans le mouvement de l'Histoire, mais d'offrir le récit d'une existence de femme et d'écrivain qui côtoie rapidement Balzac et Sainte-Beuve, l'abbé de Lamennais et le socialiste Pierre Leroux - et bien sûr Musset et Chopin. Le lecteur trouvera ici le tiers, environ, de cette œuvre immense dont les vingt volumes commencent à paraître en 1854 et qui occupe une place essentielle dans l'histoire de l'autobiographie. Car si d'autres femmes, avant Sand, ont écrit des mémoires, la singularité de son Histoire de ma vie est qu'on y découvre pour la première fois le récit de formation d'une jeune fille qui a voulu être artiste - mais un récit sans égotisme parce que au miroir de sa propre existence elle désire que se retrouvent tous les autres enfants du siècle : "° Écoutez°; ma vie, c'est la vôtre.°
Ma lecture.  Cette autobiographie m'a semblé fort intéressante dans la mesure où elle explique et recadre aussi certains romans dans une période de la vie de l'auteure. Sand ne s'attarde pas sur les détails de sa vie intime (amoureuse) qui pourraient pourtant expliquer aussi son oeuvre.
Toutefois, de son passage au couvent jusqu'à la relation très passionnelle avec sa mère, ce texte donne accès à une autre facette de l'écrivain. Quoique je lise à présent, je l'envisage d'une manière plus sensible parce que je me sens plus proche d'elle.
Sand m'intrigue (et me plait) plus encore et cette autobiographie m'a donné envie de relire certains romans d'elle.

Présentation de l'éditeur
Elles se rencontrent au coeur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très " radical chic ", riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la piété bien intentionnée et, au bout du compte inefficace, des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.
Ma lecture.  Déception. Grosse déception. L'ambitieuse quatrième de couverture n'a pas tenu ses promesses, à mon goût. Je n'ai pas compris les personnages, en particulier Genna, qui m'a semblé être une caricature d'elle-même. Qu'elle soit noire ou blanche, peu importe, quiconque la rencontrerait, dans un univers aussi hostile que peut l'être celui d'un internat pour jeunes femmes favorisées, la prendrait en grippe. Quiconque sauf à Minette, animée par un manque de confiance en elle et un Oedipe non résolu, elle s'entiche de cette voisine de chambre déplaisante et indifférente, à la manière d'une victime et de son bourreau.
Non, je suis passée "à côté" du roman de Oates, ne trouvant pas les personnages très crédibles, peu ancrés dans cette Amérique des années 70, mais plutôt emprisonnés dans leur microcosme que je ne parvenais pas non plus à me représenter...


Présentation de l'éditeur
Pearlie pense vivre un bonheur paisible. En 1949, à San Francisco, elle a retrouvé et épousé Holland Cook, son amour d'adolescence. Holland a survécu à la guerre et refuse d'en parler. Une chose est certaine: il n'est plus le même... Le passé ressurgit le jour où un homme d'affaires, Charles Drumer, s'immisce dans la vie du couple et propose à Pearlie un étrange marché.
Ma lecture.  Agréable.
Pas un roman dont je me souviendrai longtemps mais un moment plaisant sur les secrets, sur le fait qu'on ne connait jamais l'autre.
Un livre également sur la valeur du dialogue.
Ce livre évoque aussi l'Amérique animée par les tensions raciales, le vécu douloureux du retour du Vietnam, les séquelles laissées par la guerre.
J'ai beaucoup aimé la manière dont se noue l'intrigue, le personnage de Pearlie étant particulièrement bien construit.
Ce roman est prêt à voyager, si vous le désirez...



Deux de ces lectures étaient pour George


Clic chez George
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